En effet : il s’agit d’une citerne à eau de pluie. Une installation écologique réalisée au cours de l’été 2023, dans une démarche de gestion durable de l’eau dans les Gites kangourou à Dinant.
Début 2024, l’installation n’est pas encore entièrement opérationnelle.
Cet investissement s’inscrit parfaitement dans la démarche écologique de rénovation de l’habitation que nous avons entreprise. Une gestion raisonnée de l’eau est en effet de plus en plus nécessaire à notre époque.
Nous aurons l’occasion de présenter d’autres initiatives prises dans la même optique de contribuer à la préservation, à notre niveau, de notre environnement. Et cette réalisation donne pleinement sens à notre souci de vous accueillir dans un gîte écoresponsable.
À vrai dire, nous ne savions pas très bien à quoi nous nous engagions en entamant ce chantier. Laissez-nous vous raconter…
Pourquoi installer une citerne à eau de pluie ?
Mais d’abord, quel est l’objectif de cette citerne ?
Dans un premier temps, il s’agit d’alimenter les deux chasses d’eau des toilettes. De cette manière, nous n’utilisons plus l’eau potable dans les WC. Outre l’aspect environnemental lié à cette gestion rationnelle de l’eau, cela constitue aussi une économie non négligeable.
Dans un deuxième temps, l’optique est d’alimenter la buanderie (évier et machine à laver).
De la sorte, l’eau du réseau de distribution est réservée à d’autres usages domestiques.
Cette citerne pourra par ailleurs répondre aux besoins d’eau pour le jardin, comme arroser les plantes en jardinière par exemple.
Comment avons-nous conçu notre système écologique de récupération de l’eau de pluie ?
Le projet a été pensé dès le début de la rénovation de la maison.
En effet, il a été nécessaire de prévoir un circuit d’alimentation spécifique pour l’eau de pluie, distinct de celui de l’eau de distribution. Tout en séparant les deux circuits, il est toutefois nécessaire de pouvoir remplacer l’un par l’autre. Le plombier a installé les deux circuits, avec une vanne permettant de choisir le mode d’alimentation des toilettes.
La question du type et du dimensionnement de l’installation s’est également posée.
Certains nous ont conseillé d’installer, en surface, des cuves en plastique et de les mettre en batterie. Au-delà d’un recours peu opportun au plastique, ces cuves présentaient un inconvénient majeur : l’eau chauffe en été et elle refroidit en hiver. L’eau d’une cuve enterrée est moins sensible à ces variations de température.
Enfin, tous les experts s’accordent à reconnaître qu’une cuve en béton est plus adaptée, car elle permet de réduire naturellement l’acidité de l’eau de pluie.
En prenant ces considérations en compte, une cuve en béton est donc à privilégier.
Très vite, un problème surgit : notre jardin n’étant pas accessible par une voie carrossable, comment y amener une citerne préfabriquée en béton ?
Une citerne enterrée en béton, d’accord : mais quelle contenance ?
Avant de se préoccuper d’installer la citerne, il convient de déterminer sa contenance. Deux paramètres sont à considérer :
- les besoins en eau
- la capacité de récolte du toit
Les méthodes varient, mais pour l’essentiel, nous avons estimé qu’une citerne de 4 M³ pouvait répondre à nos usages domestiques.
Quant au versant du toit alimentant la citerne, il peut en moyenne récolter jusqu’à 30 m³ d’eau. Il y a donc de la marge.
Même si nos besoins pouvaient être couverts avec une citerne de 4 M³, nous avons néanmoins opté pour une capacité de près de 10 M³.
Tant qu’à faire…Autant prévoir et anticiper. Qui sait demain ?
Et pour que l’édifice ne soit pas trop imposant en hauteur, nous veillerons à l’enterrer de près de deux mètres !
D’accord ! va pour une citerne de 10 m³ partiellement enterrée. Mais, accessoirement, comment cela se réalise-t-il sans grue ni camion ?
Une construction et des travaux dignes d’Hercule
Une cuve de 10.000 litres, ce n’est pas négligeable.
Comment faire s’il n’est pas possible d’acheminer une cuve préfabriquée ?
La réduire ? Renoncer au projet ?
Une brise d’inconscience a dû souffler à ce moment et nous optons pour une réalisation en auto-construction !
Et du début à la fin du chantier, rien n’a été simple. Un taf de ouf !
D’abord, en creusant, nous tombons sur de la terre de remblai, abondamment garnie de briques et de pierres en tout genre.
Des tonnes de gravats à évacuer, sans parler de la terre.
Parvenus au fond du trou, nous pouvons enfin couler une dalle de béton et ensuite commencer à ériger des murs de blocs à bancher, sur une hauteur de près de 3 mètres. Ces blocs ont la particularité d’être creux, pour recevoir du ferraillage (afin d’armer le mur) et y couler du béton.
Du béton ?
Si aucun camion ne peut entrer dans le jardin, pas question non plus d’amener du béton à l’aide d’un camion toupie.
Au total, ce ne sont pas loin de 10 m³ de béton qui ont été préparés à l’aide… d’une simple bétonnière électrique, pour réaliser la dalle et bancher les blocs de béton.
Près de 10 m³ de béton, à raison d’environ 130 litres par bétonnière : vous faites le calcul ?
Ce travail nous a pris une semaine. Sous un soleil de plomb certains jours.
Des produits écologiques pour l’étanchéité et une toiture végétalisée
Une fois la cuve construite et avant de réaliser le couvercle en béton, nous avons rendu étanches les parois intérieures.
Les produits utilisés sont similaires à ceux qui sont mis en œuvre dans les châteaux d’eau. Ils ne sont pas incompatibles avec une potabilisation de l’eau récoltée.
Demain, rien n’empêcherait ainsi d’étendre l’usage de cette eau à d’autres besoins domestiques, comme les douches, voire certains usages en cuisine.
Nous n’avons toutefois pas pris cette option initialement.
Fin 2023, nous avons aménagé une toiture végétalisée sur la dalle de béton. Au printemps, les fleurs égayeront ainsi cet espace. Et il ne faudra pas aller bien loin pour trouver de quoi les arroser…
Sauf que…
En remplissant la cuve avec l’eau qui tombe assez bien en cet automne 2023, nous constatons avec stupeur que notre citerne… se vide !
Une investigation est nécessaire pour trouver la fuite et la réparer. Puis, en 2024, il nous restera à installer la pompe hydrophore et à connecter le circuit d’alimentation.
Un dernier détail : le trop-plein de la citerne n’est pas destiné à l’égout : il se déverse dans un puits perdu, alimentant ainsi la nappe phréatique. Un puits d’un mètre cube, rempli avec des pierres que nous n’avons pas dû aller chercher bien loin.
Un engagement écologique partagé avec nos hôtes pour un tourisme durable
Comme gestionnaire des Gites Kangourou Dinant, nous sommes soucieux de contribuer à une hôtellerie plus respectueuse de l’environnement et de nous inscrire dans une démarche de tourisme durable.
Notre citerne à eau de pluie est un exemple parmi d’autres d’une expérience verte entreprise. Et nous ne regrettons pas le dur labeur pour l’aménager.
Nous invitons nos hôtes à s’immerger dans cette démarche écologique. Pour ceux qui sont curieux, nous sommes toujours ravis de partager le fonctionnement de notre citerne et les avantages de cette installation.
C’est une occasion d’apprendre et de participer, même de manière infime, à une initiative écologique pertinente, qui s’inscrit dans la durabilité.
Vous voulez en savoir plus sur la gestion durable de l’eau à usage domestique ?
Afin de réaliser cette installation, nous nous sommes fortement inspirés des travaux de feu Monsieur Jozsef Orszagh, bien documentés sur le site www.eautarcie.org .
Nous ne pouvons que vous inviter à consulter les précieuses informations contenues sur ce site internet de référence, consacré à la gestion durable de l’eau.
Et pour vous distraire… nous vous proposons quelques photos des travaux, réalisés au cœur du chaud été 2023.
N’hésitez pas à réagir en commentaire ou à partager cette histoire sur les réseaux sociaux. Merci !
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